Presque le silence
Parfois, on lit un livre et on sait qu’il va falloir du temps avant de pouvoir en ouvrir un autre.
Chère Julie Estève,
Cette histoire commence à la Librairie Rive Gauche à Lyon, comme souvent mes histoires de livres. Un livre avec un drôle de bandeau au milieu des nouveautés littérature française. J’ai mes petites habitudes, je l’ouvre au hasard pour lire quelques phrases. Je le referme aussitôt. Je sais que j’en tiens un. Un de ces livres pour lesquels je viens chaque semaine à la librairie. Être sûr de ne pas en laisser passer un. Un de ces livres qui chamboulent et après lesquels on n’est plus tout à fait la même personne.
Presque le silence, c’est ma plus grande émotion littéraire de 2022. Et, Cécile mon Incroyable Libraire en soit témoin, j’en ai lu des livres chouettes en 2022.
Presque le silence, c’est se forcer à ne pas le lire
d’une traite pour le faire durer un peu plus.
Presque le silence, c’est se lever de son canapé pour
dire tout haut combien on aime ce livre. Même (surtout ?)
si on est seul dans son appartement.
Presque le silence, c’est en commander trois autres pour
les offrir avant même de l’avoir fini.
Presque le silence, c’est envoyer des photos de pages
tout le week-end à son Incroyable Libraire pour lui
intimer (gentiment) de lâcher ce qu’elle lit et de lire ce
livre-là. Pas un autre. Maintenant. Tout de suite.
Mais. Et je suis tellement désolé qu’il y ait un mais.
Presque le silence, c’est aussi cette fin qui m’a perdu. Cette fin dont je n’ai compris ni l’écriture ni le sens.
Alors, Julie Estève, j’aime profondément votre livre et si un jour nous nous croisons, au hasard d’une rencontre littéraire à cette fameuse Librairie Rive Gauche à Lyon, nous discuterons de cette fin, et surtout de tout le reste.
Julie Estève, j’espère sincèrement avoir le plaisir de vous lire à nouveau. Vous m’avez ému.